HistoireDE LA POLOGNE AU RCL, EN PASSANT PAR LA COUPE D’EUROPE : RENCONTRE AVEC MARIUSZ OLBINSKI 

22 avril 2021
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Mariusz Olbinski est une figure du football Lédonien, mais aussi jurassien. Il nous raconte ses nombreuses années de passionné sur et au bord des terrains.

 

Mariusz, peux-tu te présenter, notamment pour les plus jeunes joueurs qui fréquentent le club ?

Je suis arrivé à Lons en 1992, j’étais joueur professionnel en Pologne. Je suis devenu entraineur de l’équipe 2 du RCL en 1997, puis de l’équipe 1 en 1999. Enfin, je suis devenu éducateur des jeunes en 2004. Je suis au club depuis bientôt 30 ans. Je pense avoir vécu ce que l’on considère encore comme de grandes années au club durant les années 1990-2000.

Mariusz signe au RCL

Peux-tu nous rappeler ton parcours de footballeur, toi qui a connu le football professionnel en Pologne et la Coupe d’Europe ?

J’ai commencé jeune dès l’âge de 8 ans dans ma ville natale (RKS Raków Częstochowa) jusqu’à 21 ans. A 19 ans j’ai débuté en 2e division (ligue 2) dans ce club.

A 21 ans je suis parti faire mon service militaire et j’ai eu la possibilité de jouer dans un autre club de Ligue 2. Ce club est descendu en 3e division (National) et j’ai terminé en haut du classement des buteurs, grâce à cela j’ai été contacté par un club de ligue 1 en 1989 : Zagłębie Lubin. Dans ce club je suis devenu vice-champion puis champion de Pologne en Ligue 1 (1991) et j’ai joué mes premiers matchs de Coupe d’Europe (Intertoto en 1990) et le tour préliminaire de Ligue des champions contre Brøndby IF (Danemark) en 1991.

J’ai aussi été finaliste de la Supercoupe de Pologne en 1991 (perdue au pénalty contre GKS Katowice).

En 1992 je pars avec les entraîneurs à Miedź Legnica, je ne reste que 3 mois car après un match de Coupe d’Europe contre l’AS Monaco, je pars au RC Lons.

Au RCL j’ai été joueur de 1992 à 1996 en CFA et CFA2 (National 2 et National 3) et j’ai connu le match de 32e de finale de Coupe de France en 1994 (1-1, puis perdu aux pénaltys contre Avion CS, j’ai marqué ce jour-là).

 

Mariusz au RKS Raków Częstochowa

Tu as joué des matchs de Coupe de l’UEFA (League Europa), et de League des champions, quels souvenirs en gardes-tu ?

J’ai vu un autre monde, tu vois les entraîneurs, tu vois les joueurs en face, c’est une grande expérience … Quand tu joues contre Monaco et que tu joues contre Jürgen Klinsmann (champion du monde avec l’Allemagne), Youri Djorkaeff, Emmanuel Petit, Lilian Thuram (j’ai échangé mon maillot avec lui), que des internationaux, ce sont de grands souvenirs. Contre Monaco nous avions perdu chez nous 1-0 et fait 0-0 chez eux.

Tu peux voyager aussi, au Danemark, Finlande, Norvège, Allemagne, France, Italie, tous les pays de l’Est… quand tu es jeune ce n’est que du bonheur, de bons souvenirs. Tu peux souhaiter cela à tous les joueurs. En plus dans mon contexte de joueur de Pologne qui sortait du régime communiste, c’était voir les choses en grand, le « monde s’ouvrait ».

 

Comment était le football en Pologne durant ces années-là (années 1980-1990) ? Quel joueur tu admirais le plus ?

La Pologne était un pays de football, en 1972 champion Olympique, en 1974 une 3e place à la Coupe du monde, en 1978 qualifié en Coupe du Monde, en 1982 on termine 3e de la Coupe du monde (devant la France). Les joueurs les plus connus étaient Zbigniew Boniek (Juventus de Turin coéquipier de Platini), Andrzej Szarmach (Auxerre), Kazimierz Deyna, Grzegorz Lato et Włodzimierz Lubański.

Passage un peu à vide ensuite et en 1992 une 2e place aux J.O de Barcelone contre l’Espagne.

Les joueurs gagnaient moins d’argent que ceux de l’ouest de l’Europe, mais le public était passionné, les structures étaient correctes, développées. Le foot était le sport numéro 1 et les joueurs gagnaient bien leur vie en Pologne. La vie pour la société était plus difficile dans les années 1980.

Aujourd’hui on voit moins les clubs polonais en Coupe d’Europe, les joueurs talentueux partent à l’étranger plus vite. L’équipe Nationale reste très compétitive.

Le joueur que j’admirais le plus était Kazimierz Deyna (organisateur du jeu, très technique, malheureusement décédé jeune), je me souviens de Zbigniew Boniek. A l’étranger Pelé, Maradona, Platini… étaient nos idoles.

Le jour du recrutement de Mariusz

Quelles différences vois-tu dans les séances d’entraînement entre le football que tu as connu à tes débuts et celui qui est pratiqué aujourd’hui ?

Avant on travaillait plus physiquement avant tout, entre les saisons on avait 3 mois de repos, on commençait en mars avec une fin en novembre. Décembre était pour les soins, et janvier – février les stages physiques, 3 entraînements par jour. Beaucoup de courses en forêt, d’exercices. Maintenant le football a changé, les discours aux joueurs aussi, il y a plus d’explications sur les placements, la technique. Avant nous devions plus sentir, découvrir nous-même ce qu’il fallait faire pour y arriver.

Il y a ici plus de travail physique avec ballon que sans désormais.

 

Peux-tu nous raconter ton incroyable arrivée au RCL et à Lons, après un match de Coupe d’Europe à Monaco ?

Après le match de Coupe d’Europe à Monaco, un des dirigeants de mon équipe m’a présenté l’entraîneur du RCL Philippe Besset, le Président Régis Ballery, René Clément (directeur technique) et un traducteur. Ils m’ont proposé de jouer en France au niveau amateur en CFA2 (national 3). A cette époque en Pologne (1992), il y avait un changement de régime politique du communisme à la démocratie, les clubs devaient trouver les sponsors pour payer les joueurs qui pouvaient alors ne pas être payés… J’étais célibataire, je me suis dit pourquoi pas tenter une aventure en France où j’ai toujours voulu aller visiter et pourquoi pas jouer. D’ailleurs, lors d’une interview télévisée en Pologne je me souviens avoir dit vouloir jouer en France…

A la fin du match je n’avais que mes affaires de sortie d’avant match et mes affaires de football. Et je suis parti à Lons en voiture. L’entraîneur Philippe Besset parlait un peu le Russe, on communiquait ensemble, il connaissait le club voisin du mien en Pologne (où il avait fait un stage d’entraîneur).

J’ai découvert Lons, je ne parlais pas du tout français, je me suis dit que j’allais tenter. Je me suis engagé pour deux saisons dans un premier temps. Puis je poursuivais chaque saison et j’ai trouvé un travail.

Mariusz et le Président

Tu as connu de grandes années au RCL. Quels souvenirs pourrais-tu partager avec nous ?

 

Pour moi c’est le 32e de finale de Coupe de France avec le déplacement des supports en train à Avion. On a remercié tous les supporters, on avait un wagon pour nous tous pour faire la fête après le match. Malheureusement on avait 2 suspendus, deux joueurs majeurs : Jean-Luc Moissonnier et Éric Deloumeaux, et un expulsé en 2e mi-temps.

Beaucoup de victoires avec un niveau National 2 et National 3, les montées en National 2 avec un groupe de copains très soudés. Grâce à cela on avait la réussite. On avait de bons coachs également, dont Philippe Besset qui était un très bon entraineur.

 

32e de final de coupe de France à Avion

Tu es ensuite devenu entraîneur de l’équipe 1 (CFA2 – National 3), puis depuis 20 ans chez nos jeunes. Quelle est ta philosophie de jeu et d’éducateur ?

Je suis devenu entraîneur de l’équipe 1 en CFA2, c’était une grande surprise, le club m’a fait confiance après 4 années de joueur. J’ai passé de bons moments avec le groupe senior où j’ai plus insisté sur la rigueur et la détermination des joueurs. Au niveau des jeunes c’est autre chose, au départ, mon but était de commencer par la base : avoir la technique indispensable pour devenir un footballeur par la suite. Un jeu de construction, l’utilisation des passes avec de la technique. Être consciencieux, être rigoureux dans tout ce que l’on fait sur le terrain pour devenir compétiteur. Avec tout cela aujourd’hui un joueur peut jouer le plus haut possible. Il faut forger le caractère des joueurs : le football est une grande école de vie qui permet à côté du foot de devenir une bonne personne.

Mon mot clé a toujours été : le respect vis-à-vis de tout le monde.

 

Mariusz entraîneur de l’équipe A

Ton fils Alex est lui aussi désormais très investi au club. Quel sentiment cela t’inspire de le voir sur le banc et de parfois diriger une équipe avec lui ?

Le passage d’Alex pour devenir éducateur était vraiment une satisfaction. Je vois qu’il a un bon relationnel avec les joueurs, je pense qu’il va être meilleur que moi parce qu’il est plus calme ! (Rire)

Je suis content de son investissement et de le voir aimer diriger une équipe (les U15 actuellement).

Etre avec lui sur le banc, cela se passe très bien, on communique bien mais je n’impose pas les choses.

 

Retour sur tes années de joueur, tu étais milieu offensif, gaucher ? Et quel a été le match le plus marquant pour toi ?

Oui, j’étais un joueur qui participait au jeu de construction, je n’étais pas un buteur.

Mon début en professionnel en Ligue 2 en Pologne, c’est sûr, avec la fierté de mes parents. Puis tous mes matchs de Coupe d’Europe, c’est toujours des passages que l’on n’oublie pas. Et le match où je deviens champion de Pologne en 1991.

Je pense aussi à mon 1er but en Ligue 1 en Pologne.

 

Mariusz au Zagłębie Lubin

Quel a été ton but le plus important ? Et le plus beau ?

Le plus beau est avec le RCL à Villefranche, une reprise de volée aux 16 mètres en lucarne. Aussi en National 2 contre la réserve d’Auxerre, pied droit et lucarne opposée. J’ai mis pas mal de buts de la tête également. Le plus important est peut-être en 32e de finale de Coupe de France (j’espère bientôt que le club passera ce 32e de finale et qu’il y aura un autre buteur du club lors de ce tour).

Quel a été le joueur le plus fort avec qui tu aies joué sur le terrain ? Et au RCL ?

Au RCL, Éric Deloumeaux était le plus impressionnant physiquement. Comme technicien, je dirais Oliver Rousset et comme numéro 9, je dirais Fabien Roche, un vrai buteur.

En Pologne un joueur très technique, milieu de terrain, dans mon équipe de Ligue 1 : Adam Zejer.

 

Et le meilleur adversaire que tu aies rencontré ?

Lilian Thuram, je voulais lui faire un petit pont mais c’était impossible… (Rire) physiquement impressionnant. Mais dans cette équipe de Monaco ils étaient tous au Top niveau. Franck Dumas, Claude Puel, Jean-Luc Ettori, Marcel Dib, Youri Djorkaeff, et Arsène Wenger comme entraîneur…

 

Quel entraîneur t’a le plus marqué, et pourquoi ?

Pour moi c’était en Pologne, mon 1er entraîneur chez les jeunes, je demande la même exigence que lui avec les joueurs aujourd’hui.

 

Peux-tu nous dire quel a été ton souvenir le plus fou dans le foot ?

L’année où on est champion de Pologne, il y avait des tensions entre les joueurs durant la 2e partie de saison. Notre coach a fait mettre les baskets à tout le monde, on est parti en bus dans la forêt, on s’est dit que l’on allait courir et souffrir. En arrivant, on voit un grand feu avec des bières et des saucisses et il nous dit : « tous les problèmes on les laissera dans ce coin de forêt, et on ne verra plus rien pour la suite de championnat ». Est-ce que l’on a gagné le championnat de Ligue 1 grâce à cela… Peut-être !

 

Quel a été ton match le plus marquant en tant que coach ?

Il y en a tellement, c’est difficile d’en trouver un. Chez les jeunes il y en a beaucoup, par exemple être champion du Jura en foot salle, tu es content pour les enfants. C’est plus pour eux que pour nous, tu donnes de l’émotion aux joueurs et aux parents. Tous les tournois jeunes en dehors des championnats sont de bons moments.

Voir nos jeunes passer tous les échelons et les retrouver en équipe 1 c’est une grande satisfaction.

 

Mariusz, éducateur en 2020-2021

En prenant un peu de recul, qu’est-ce que tu aimes le plus dans le football ?

Le bonheur, le plaisir que procure le sport, partager des moments et des émotions. Tu restes et tu vis ensemble, des souvenirs que tu garderas toujours.

 

Mariucz et le plaisir du partage

Enfin, quel est ton joueur préféré ? Et quel club supportes-tu en France et en Pologne ?

Killian Mbappé c’est certain, il est extraordinaire. Mon club depuis que je suis arrivé en France c’est le Paris-Saint Germain.

En Pologne je suis toujours mon club natal et formateur, RKS Raków Częstochowa, qui est bien placé en Ligue 1.

 

Archives AJ, Articles Le Progrès

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